jeudi 24 novembre 2011

Manip' à Suzanne / Field session in Suzanne‏


Après être rentrés de Cotter, Max et moi avons accompagné Nory et Pascal pour une manip' sur les otaries à Pointe Suzanne. Le but était de marquer des pups (nouveaux-nés). Le transit aller, en compagnie de Fred et Pascal, Nory étant parti en tracteur pour le ravitaillement avec Miguel,  s'est très bien passé. Le temps était agréable. Nous avons croisé pas mal d'éléphants de mer et d'otaries sur la route, des canards d'Eaton, et quelques pétrels géants avec leurs poussins. Nous savions que nous risquions d'être sur place un peu tôt, mais comme une deuxième session à Cotter nous attendait juste après, on ne pouvait pas décaler, donc nous avions pris le risque de venir tôt, des fois que les otaries se décident à mettre bas un peu tôt dans la saison. Finalement, ce n'était pas le cas, et nous avons vu une naissance seulement. Par contre, les harems commençaient à se former, avec les mâles défendant leur territoire et essayant d'accaparer le plus de femelles possibles. Les femelles mettent ensuite bas, puis le mâle s'accouple avec les femelles avant la mue et le départ en mer. Elles reviendront mettre bas sur le même site l'année d'après. Au final, le fait qu'il n'y ait pas eu de naissance nous a quand même permis de découvrir un site magnifique, la météo étant au beau fixe la plupart du temps. Nous avons fait quelques petites promenades autour de la cabane, mais surtout une marche jusqu'aux falaises à 2 heures de la cabane. Nous avons trouvé des nids d'albatros fuligineux, des oiseaux magnifiques. Les cormorans, sur les colonies ou les reposoirs étaient toujours au rendez-vous, ainsi que les éléphs, les otaries, les sternes et autres bestioles sympas. Je suis aussi descendue voir les gorfous sauteurs au pied d'une falaise pour prendre des photos (c'était la première fois que je les voyais!!!). Ils ressemblent un peu aux macaronis que nous avons appris à connaître à Cotter. Ce sont également des animaux étonnants. En remontant par la « route des crêtes », la vue sur l'isthme bas était vraiment jolie, ainsi que sur toute la côte. Bref, une balade dont on se souviendra. A part ça, il y a eu quelques aller-retour à la cabane du haut, à 20 minutes, pour ravitailler celle du bas où sont installées les équipes ornitho et mammifères marins la plupart du temps, les pétrels géants se disputant une carcasse d'éléphant de mer juste à côté de la cabane (quand le vent souffle vers la cabane, je vous laisse imaginer l'odeur!), une équipe sympa (merci Nory pour la tartiflette entre autre, c'était bien sympa!)... On reviendra, quoi!

Back from Cap Cotter, Max and I accompanied Nory and Pascal for a field session focused on fur seals in Pointe Suzanne. Our goal was to mark pups (new-borns). The transit to get there, with Fred and Pascal, Nory being on the tractor used for the provision of fresh supplies with Miguel, went well. The weather was beautiful. We saw lots of elephant seals, fur seals, Eaton's pintails, and a few giant petrels with their chicks. We knew that we were likely to be early for the birth of the fur seals, but since we had to go back to Cotter for our second field trip right after, we couldn't change our dates. So we took the chance to come early in case the fur seals decided to give birth at this time. In the end, it wasn't the case, and we only saw one new-born. But harems were starting to be in place, with males defending their territories and trying to get as many females as possible. After that, the females of the harem give birth, the male mates with them, they molt and go back to sea. Females will come back the following year to give birth on the same site. After all, the fact that there were no births wasn't all bad, since it allowed us to spend more time « visiting » this beautiful site, the weather being incredibly nice most of the time! We went on a few short walks near the hut, but also on a longer one to go see the cliffs two hours from the hut. We found light-mantled sooty albatrosses' nests; they are beautiful birds. Shags, on the colonies or resting platforms, elephant and fur seals, terns and other species were still there. I also went down to the base of the cliff to see the rockhopper penguins that live there and take photos (that was the first time I could see them!!!). They look a bit like the macaroni penguins from Cape Cotter we now knew pretty well. They are also amazing creatures. Following the path on the top of the crest, the view on the Isthme Bas and on the whole coast was beautiful. Except for that, we also did a few round trips to the « Top Hut », on top of the hill, 20 minutes from the hut where bird and marine mammals teams use to stay to bring back food and gas. Giant petrels were fighting for the remains of an elephant seals next to our hut (I doubt you can imagine the smell when the wind blew in the wrong direction!). The team was nice (thank you Nory for the tartiflette – a French dish made of cheese!- it was very nice and thanks for everything else!). We'll come back with pleasure!
 
 
 
Albatros fuligineux à dos clair nichant dans les falaises près de Pointe Suzanne / Light-mantled sooty albatros nesting on cliffs close to Pointe Suzanne


Paysage aux alentours de Pointe Suzanne / Landscape near Pointe Suzanne


Gorfous sauteurs sur la presqu'Île du Prince de Galles / Rockhopper penguins on Prince de Galles Peninsula

samedi 19 novembre 2011

Notre nouvelle routine / Our new routine


En tant qu'ornitho à Ker, la plupart des travaux à réaliser pour nous se fait sur plusieurs espèces d'oiseaux (on bosse aussi un peu sur les mammifères marins) qui se trouvent dans des sites éloignés de la base. Nous partons donc en manip', plus ou moins longues selon le boulot à faire – de quelques jours à quelques semaines même si la plupart de nos manips' durent une semaine à 10 jours. Le planning est fait à l'avance mais il nous reste du boulot avant de partir. D'abord, il faut remplir, quelques jours avant et le plus tôt possible, une feuille de manip' où figurent les lieux, dates et noms des participants. Il nous faut parfois trouver des manipeurs – des gens qui ont d'autres domaines de compétence mais qui nous accompagnent et nous aident sur le terrain lorsque nous ne sommes pas assez d'ornithos pour tout faire entre nous. Il faut ensuite réunir les signatures qui vont bien: les nôtres (enfin celle du chef de manip'), celle du disker (le chef de district), de la cuisine (qu'ils sachent qui est là ou non pour la préparation des repas), du géner (la personne de l'IPEV qui veille à la bonne coordination des programmes scientifiques) selon les cabanes visitées, le chef de service de nos manipeurs le cas échéant, le chef de la sécurité et le médecin. Après ça, on remplit généralement une feuille de demande de frais où l'on inscrit les denrées périssables que l'on voudrait que la cuisine nous fournisse – généralement du pain, du beurre, des oeufs, du fromage, de l'ail, des oignons, du lard... que l'on emmènera avec nous pour rendre les repas en cabane plus agréables, au moins pour les quelques jours du début de manip'! Ensuite, on relit les protocoles scientifiques, on envoie les derniers mails au labo si on a des questions, problèmes de programmation des appareils à poser ou que l'on veut confirmation que les balises soient bien actives. Après avoir rassemblé le matériel dont on a besoin, on est prêt à partir. Et là, il y a deux solutions: le chaland, qui fait les déposes et récup des îles du Golfe du Morbihan ou... nos pieds pour ce qui est des sites de la Péninsule Courbet! Personnellement, je bosse sur la péninsule et les transits sont plus ou moins longs (en général de 3 à 7-8 heures). Arrivés en cabane, on peut alors s'installer. Des touques de nourriture sont à notre disposition avec un peu de tout dedans. Il faut penser à tenir une feuille de déstockage pour indiquer quels produits ont été consommés. On a de la chance, on a même du vrai Nutella (un peu dur à cause du froid, mais c'est bien appréciable quand même!) et parfois même dans certaines cabanes des Chocapic! Pour les cabanes où il y a des groupes électrogènes, il faut tenir un jour un carnet d'utilisation. Peu de cabanes sont également équipées de panneaux solaires. Entre les plages de boulot, on a généralement un peu de temps pour bouquiner, écrire, se promener et aller faire des photos. Tous les jours à 17h30, nous sommes « reliés au reste du monde » grâce à la vac. C'est un appel radio au BCR (Bureau des Communications Radio) de la base qui permet 1- de dire que l'on est toujours vivants, 2- de recevoir le bulletin météo pour les quelques jours suivants, ce qui nous permait de savoir à quoi nous attendre et éventuellement à modifier nos plans en terme de manips et de transits, 3- parfois à poser et répondre à des questions ou communiquer certaines informations à d'autres manips'. Avant de partir, on range tout puis c'est séance ménage pour que les suivants trouvent la cabane en ordre. Le transit retour, puis quelques jours sur base – où l'on retrouve le confort de la vie moderne: le plaisir de prendre, enfin, une bonne douche, le chauffage dans la chambre, internet et le téléphone, la machine à laver...! - et ça recommence!

As birders here in Kerguelen, most of our work must be done on species living in sites quite far from the base (sometimes we also work on marine mammals too). We usually leave for a few days to a few weeks depending on the amount of work to be done. Usually though, we're away from the base 7 to 10 days in a row. The schedule of our experiment is already decided for the next few months but we still have work to do before leaving. First of all, we have to fill a go-away form with the dates, places and names of the people participating. Sometimes, we need to find people to go with us when there are not enough of us – they are not birders like us but are willing to offer their help and discover new sites. This form needs to be signed by a bunch of people – us, the district's « chief », the cook (he needs to know when we're here to make the amount of food needed), the person in charge of the different scientific programmes in some cases, the boss of the people who ask to come with us when there are extra people, the chief of security and the doctor. After that, we fill a food request form for the perishable we wish to take with us – usually we ask to bring some butter, cheese, bread, garlic and onions, eggs and meat. We carry this kind of products to make our meals out of base more enjoyable, at least for the first few days of our stay. Then we make sure to re-read our scientific protocoles and send our last emails to the the lab (to ask questions, or tell them about problems with the devices we need to deploy or simply to check they are activated). We gather the equipment we will need and we are ready to go! Then, there are two choices: the boat, which brings people to different islands in the Gulf of Morbihan or... our feet for the sites located on the Courbet Peninsula! I work almost exclusively on sites in the pensinsula and most walks take anywhere between 3 to 7-8 hours. When we reach the hut, we can make ourself home. There are waterproof containers with the food we can use. We're lucky, we even have real Nutella (a bit hard because of the cold, but it's still very enjoyable) and my favorite brand of cereals! We have to write down everything we use so the hut can be restocked later. In some huts, they are generators and we need to write down the amount of time spent using them. Few huts are also equiped with solar pannels. In-between work sessions, we usually have a bit of time to read, write, go for walks and go take photos. Every day at 5.30 pm, we are « linked to the rest of the world » since this is the time when we call the communication office on base via VHF to 1- let them know we're still alive, 2- get the weather forecasts for the next few days, which allow us to modify our plans for work and transits if needed, 3- sometimes to ask or answer questions about work to other people or to communicate important pieces of information. Before leaving, we tidy and clean the place so the following visitors can find it nice and clean. Then there is the walk back, a few days on base – with all the confort of modern life: we can finally take a good shower, send emails or receive phone calls, have a heater in our room, use the washer and drier... it's like luxury! And then we start all over again!

 Ma chambre au L9 (tout confort!) - My room in the L9 building (it's luxury!)

Manip à Cotter / Stay in Cotter


Un peu plus de 10 jours viennent de s'écouler depuis notre départ de PAF (Port-aux-Français). Alain, un hivernant qui travaille à Météo France, Max et moi avons fait ces derniers temps une manip' sympa à Cap Cotter, au nord de la péninsule Courbet. Pour rejoindre le site, il nous a fallu nous arrêter, à l'aller et au retour, à Cataractes, où il y a une cabane située dans un cadre magnifique – près de la côte, avec la vue sur les îlots alentour, entourée de montagnes dont les sommets sont un peu enneigés, et près d'une jolie cascade. Le transit PAF-Cataractes est un peu long (nous avions mis 8h30 à l'aller et 5h30 au retour) puis le transit Cataractes-Cotter se fait bien, en 3h-3h30. Le site de Cotter est très sympa aussi, non loin du Mont Campbell et de plusieurs grandes colonies de gorfous macaronis. D'ailleurs, c'est pour ces charmantes bestioles que nous avions fait le déplacement. Ce sont des oiseaux curieux, mais agressifs entre eux. Les mâles et femelles d'un couple font un nid composés de quelques caillous (parfois piqués sur le nid du voisin!) et pondent deux oeufs dont un seul donnera un poussin au final. Ils défendent alors leur nid de l'intrusion de leurs congénères – et de la nôtre! - à grand renfort de coups de becs et d'ailerons. Quand un des partenaires, qui s'est écarté momentanément du nid retrouve l'autre, ils chantent pour se reconnaître, ailerons écartés et en agitant la tête d'un côté et de l'autre, le bec levé vers le ciel. C'est assez marrant à voir.
Le but de la manip' était de marquer un certain nombre de nids et leurs individus pour suivre les relèves de chaque couple. En effet, mâle et femelle alternent la couvaison, et puis plus tard la garde et le nourrissage du poussin. Ainsi, après avoir marqué nids et oiseaux, il s'agissait d'effectuer six passages par jour pour noter lequel des deux partenaires était sur oeuf, et lequel était à côté, ou bien parti. Nous avons en effet assisté au départ en mer des premiers mâles. Cela leur permet d'aller se nourrir en mer avant de revenir relayer les femelles. Nous avons également équipé quelques individus, mâles et femelles, de différents appareils (balises, GPS, enregistreurs de plongée) afin de pouvoir étudier leurs trajets en mer et donc leur stratégie de recherche alimentaire. Côté pratique, ce n'est pas toujours évident d'équiper les animaux car ils gigotent pas mal, mais c'est un coup de main à prendre! Sinon, côté météo, le temps était mitigé. Il n'y a pas eu de jour sans vent (on est pas à Kerguelen pour rien!). La première partie de la manip' s'est plutôt faite sous le soleil, alors que pendant la deuxième nous avons eu de la pluie, neige et parfois de la grêle. Et pour finir, côté vie quotidienne, c'était plutôt agréable. D'ailleurs, on remercie bien Alain pour sa compagnie, mais aussi pour nous avoir souvent fait à manger et la vaisselle... et pour son aide précieuse pour le boulot de terrain! L'« ascension » du Mont Campbell était sympa, ainsi que les balades pour aller prendre des photos dans les environs. Entre les colonies de manchots papous où les poussins commençaient à grandir, les nids de skuas par-ci par-là où l'individu sur nid se met à alerter bien fort pour que son partenaire rentre illico si on s'approche, les cormorans qui transportaient de longues algues dans leur bec pour en faire leur nid, les quelques manchots royaux en mue perdus au milieu des macaronis, les adultes grands albatros nourrissant leur poussin, les vagues se frayant un chemin parmi les laminaires (de longues algues vertes fermement accrochées aux rochers) et se brisant en gerbe d'eau sur les rochers, il y avait largement de quoi ramener des images sympa. D'ailleurs, je vous en joins quelques unes pour que vous puissiez voir par vous même imaginer à quel point le site était sympa.

A little bit more than 10 days have passed since we left Port-aux-Français (PAF in short). Lately, Alain from the meteorological services, Max and I have spent time in Cape Cotter, north of the Courbet Peninsula, to work on macaroni penguins. To reach the site, we had to stop in Cataractes first, where there is a hut located in a beautiful setting – next to the coast, surrounded by snow-covered mountains, next to a nice little waterfall, and with a pretty view on surrounding islets. The transit between PAF and Cataractes is a bit long – it took us 8 and half hours to get there in the first place but only 5 and half hours for the return trip, but the one from Cataractes to Cape Cotter is easier and quicker (3-3,5 hours). Cape Cotter also is a nice site, next to Mont Campbell and several colonies of macaroni penguins. Actually, they were the reason of our stay there. They are curious animals, but also quite agressive. Males and females form pairs and build a nest made of a few small stones (sometimes stolen from their neighbor's nests!) and lay two eggs of which only one will turn into a viable chick. They defend their nest from their neighbors by biting and hitting with their flippers everything that comes near them – including us! When one individual of the pair, who had left momentarily, finds back the other, they sing to recognize each other, moving their head from the side to side, with their flippers spread open. It's quite funny to watch. The goal of our stay was to mark some nests and their birds to follow the changeovers of each pair. They take turn on the nest during the incubation and the chick rearing periods. After that, we went to the colony six times a day to check the positions of the birds – on the nest, incubating the egg, next to the incubating partner, or gone (most likely at sea). Before leaving, we indeed saw a few males departing the colony. They first go to sea to feed and rebuild their body reserves before coming back so their females can do so. Moreover, during our stay, we fitted some male and female macaroni penguins with different devices (GPS, ARGOS and data loggers) to study their movements at sea and thus their foraging strategy. From a practical side of view, we can't say that working with those birds is particularly easy since they move a lot. As far as weather goes, we had a bit of everything. The first few days were quite sunny, whereas during the last ones, we had some rain, snow and hail. Also the wind didn't stop blowing quite hard this whole time (yes, I know, what was I expecting??! It's Kerguelen...). And finally the everyday life and our little routine were quite pleasant. We thank Alain for his company, and for cooking and doing the dishes most of the time, as well as for his precious help in the field! The « ascent » to the top of Mount Campbell with the three of us was quite nice. And so were the moments we spent looking around to take photos. They were loads of cool photos to take: the gentoo penguins colonies where chicks started to get bigger, the nests of skuas where the birds incubating called their partners for protection if we got too close, the Kerguelen shags nearby coming back to the colony with long seaweeds to make their nests, the few king penguins molting, « lost » among macaroni penguins, the adult wandering albatrosses coming back to their nest to feed their chick, almost bigger than them, and the waves rushing through kelp blades (long seaweeds strongly attached to the substrate) and hitting rocks in a cloud of water... No more talking for now, but here are some photos for you to realize how beautiful this place is. 

Manchot royal devant une colonie de gorfous macaronis / King penguins in front of a macaroni penguins' colony
Colonie de gorfous macaronis à Cap Cotter / Macaroni penguins' colony in Cape Cotter
Manchot papou et son poussin à Cap Cotter / Gentoo penguin and its chick in Cape Cotter
 

Et c'est reparti ! / Here we go again!


Après un peu plus d'une semaine sur base, mes pieds vont mieux et je suis prête à repartir. Direction: Cap Cotter, au nord de la péninsule Courbet, en 2 étapes (un arrêt à Cataractes). Nous irons équiper des gorfous macaronis cette fois, une espèce au look encore plus sympa que les autres manchots (je mettrai des photos au retour, en attendant, je vous laisse voir avec notre ami Google!!). Je vous tiendrai au courant du déroulement de la manip' à mon retour. Je vous reprécise aussi mon adresse internet sur base (bien sûr, je ne pourrais pas répondre avant mon retour d'ici mi-novembre, mais vous pouvez toujours envoyer des emails, ça me fera plaisir!): ecampras@kerguelen.ipev.fr.

After a little bit more than a week on base, my feet are better and I'm ready to go. Direction: Cape Cotter, North of the Courbet Peninsula, in 2 steps (stop in Cataractes). We'll work on macaroni penguins this time, a penguin species even cooler-looking than the others (I'll post photos when I'm back; in the meantime, you can google it). I'll let you know how it went when I'm back. Also, I'm confirming my email address here : ecampras@kerguelen.ipev.fr (of course, I won't be able to answer until mid-november when I'm back from the field, but feel free to send me emails, I always enjoy hearing from you guys!).

Sortie chaland dans le Golfe du Morbihan / Barge ride in the Gulf of Morbihan


Rentrée sur base, je suis allée voir le doc pour soigner mes pieds et j'ai essayé de les utiliser le moins possible pour pouvoir repartir dans de bonnes conditions. Thomas (un de nos prédécesseurs ornitho) m'a fait visiter la base. Nous avons fait quelques soirées (dont l'anniversaire de Kévin, je pense qu'il s'en souviendra... ;-) !). Nous avons fait une réunion entre ornithos pour parler du planning et des manips. J'en ai profité pour faire quelques grasses-matinées également. A part ces quelques occupations, j'ai eu la chance de pouvoir aller faire un tour de chaland dans le Golfe. C'était l'occasion pour moi de découvrir les paysages différents du golfe: nous sommes passés par différentes îles – Mayes, Guillou, l'Île aux Cochons, l'Île Longue, l'Île Haute... C'était une belle journée avec une mer d'huile et sortir un peu de la base m'a fait du bien. Certaines personnes devaient être déposées pour des manips et d'autres étaient récupérées à la fin de leur séjour. C'était aussi l'occasion pour moi de voir mes premiers dauphins de Commerson, des dauphins noir et blanc qui vivent dans le golfe et sont régulièrement observés. Bien qu'ils soient un peu timides, c'était un spectacle magique! En revenant vers la base, nous avons également vu une baleine (difficile à identifier, elle était discrète elle aussi, peut-être un cachalot, ou une baleine franche?!). Et puis, comme d'habitude les différents oiseaux du coin nous ont accompagnés – pétrels plongeurs, cormorans, albatros fuligineux, goélands, sternes... C'était vraiment sympa et j'ai hâte de pouvoir revenir en balade dans le golfe. 

Back on base, I went to the doctor, to get my feet checked out and I try to rest as much as possible to be able to go back to the field soon in good condition. Thomas (our predecessor bird watcher) took me on a tour to visit the base. There were a few nice parties (I think Kevin will remember his birthday party!) and meetings with my colleagues to schedule our field activities. I enjoyed sleeping in a few mornings as well. Apart from those activities, I got lucky to find a spot on the barge to go discover new landscapes in the Gulf of Morbihan. We saw different islands: Mayes, Guillou, Pig's Island, Long Island, Tall Island... It was a nice day with a calm sea and get out of base did me good! Some people got dropped off to go to their field sites and others got picked up to go back to base after their field session. It was the occasion for me to see Commerson dolphins for the first time. There black and white dolphins inhabiting the Gulf waters and are often observed from the barge.Although they were kinda shy, it was magical! On the way back to base, we also saw a whale (hard to tell which species, maybe a sperm or right whale?). And as usual, local birds flew past the boat: diving petrels, shags, sooty albatrosses, kelp gulls, terns... It was such a nice day! I'm looking forward to doing other boat trips in the Gulf!

 
 Dauphins de Commerson / Commerson dolphins
 Dépose au Halage des chanceux partant en manip' à Sourcils Noirs / Dropping off the lucky people going to Sourcils Noirs at the Halage 
 Paysages dans le Golfe du Morbihan et l'épave de l'Alberta / Typical landscapes in the Gulf of Morbihan and the Alberta wreck


 

Premier transit, ampoules et premiers manchots - First transit, blisters and first penguins

Quelques jours après notre arrivée, nous sommes partis, Kévin (Kéké pour les intimes), Max et moi en direction de Ratmanoff, à l'est de la péninsule Courbet, pour une manip' sur les manchots papous. Le transit devait prendre 5h30 et a fini par être (beaucoup....) plus longs à cause de mes pieds – de mauvaises ampoules sont venues gâcher le voyage! En arrivant à Ratmanoff, un spectacle grandiose nous attendait: la manchotière de manchots royaux. La cabane est en fait sur la plage, à côté des manchots et des éléphants de mer. Elle est constituée de plusieurs modules: la chambre, la cuisine, l'épicerie, le local ornitho, un autre local pour les scientifiques, et les toilettes (avec vue sur la mer!). Il y avait également David de la réserve naturelle et Alain, de Météo France, pour nous aider sur place. Le lendemain nous sommes allés voir les colonies de manchots papous pour trouver la colonie idéale sur laquelle travailler. Là encore, nous en avons pris plein les yeux: combats et accouplements d'éléphants de mer, bonbons (petits des éléphants de mer – on les appelle comme ça car ils sont les friandises des orques qui n'en font qu'une bouchée!), manchots royaux en mue ou nourrissant leur poussin, quelques otaries, des pétrels géants et skuas se disputant les restes d'animaux morts, poussins de grands albatros sur leur nid, restes de squelettes de globicéphales échoués, le vent et les vagues... Une proximité avec la nature étonnante et apaisante! La manip' consistait à équiper des manchots papous de GPS pour pouvoir étudier leurs trajets en mer. Malheureusement, comme les plaies de mes pieds n'étaient pas cicatrisées, ce qui m'empêchait de mettre des chaussures fermées, je n'ai pas pu participer la plupart du temps. La vie en cabane en elle-même était une découverte. Les garçons allaient pêcher de temps en temps et ramenaient des truites (le carpaccio de truite est absolument délicieux!!), ou allaient relever les collets et sont revenus de temps en temps avec des lapins. On apprend à préparer tout ça, à faire du pain (enfin ça, on l'a laissé à Alain, c'est sa spécialité!)... Personnellement, je suis repartie un peu plus tôt que prévu car l'équipe tracteur, qui venait ravitailler les cabanes et amener du matériel scientifique, m'avait proposée de me ramener. Je suis donc repartie le 27, en première classe (comprendre, dans la cabine du tracteur, là où il fait chaud, certains voyageaient derrière, dans la remorque). Bon, il faut avouer qu'en fait, c'était pas tout confort. Ça secouait pas mal, mais en tout cas je remercie l'équipe, c'était toujours mieux que d'utiliser mes pieds!! 
 
A few days after our arrival, Kévin (Kéké), Max and I went to Ratmanoff, East of the Courbet Peninsula, for our first field session to study gentoo penguins.The transit to get there was supposed to take 5 and half hours. Turned out it took (much) longer because of my feet – I had bad blisters that prevented me from really enjoying the walk! But when we arrived in Ratmanoff, we discovered an amazing scenery: the huge king penguin colony. The hut is built right next to them and elephant seals, on the beach. It's made of several little modules: the bedroom, the kitchen, the 'store', the ornithological unit, another scientist's unit, and the bathroom. There were David from the reserve and Alain, from the meteorological services, to help us in the field. The next morning, we went to the gentoo penguins' colonies to find the right one for our study. And everything was so surprising: the male elephant seals fighting for females and the mating, the baby elephant seals, the molting king penguins , the penguins feeding their chicks, a few fur seals, the giant petrels and skuas fighting for the remains of dead animals, the wandering albatros chicks on the nest, the remains of beached pilot whales, the wind, the waves... An amazing and calming proximity to nature! Our goal was to fit gentoo penguins with GPS in order to study their movements at sea. Unfortunately, as the blisters on my feet hurt like hell, I couldn't wear shoes so I couldn't go to the colony most of the time. Life in the field was a discovery by itself as well. The boys went fishing from time to time and brought back trouts (the trout carpaccio is absolutely delicious!), or checked out the snares they used to catch rabbits and came back a few times with fresh meat. We learned how to cook all that, to make bread (well, this time that was Alain's specialty so we let him do it!)... I left earlier than the other guys because a team came with tractors to provide the huts with fresh supplies and scientific equipment, so they'd proposed to take me onboard to get back to base. I thus left on the 27, on business class (in the cab, where it's nice and warm compared to the trailer). I have to admit it wasn't very comfy because of the rough terrain but it was better than using my feet and I thank the team for giving me a ride back!!

Combat de mâles éléphants de mer et manchots royaux / Male elephant seals' fight and king penguins
Eléphants de mer / Elephant seals
Colonie de manchots royaux / King penguins' colony

Arrivée sur base – Home sweet home


Le 19 octobre était pour nous le grand jour! A cause de mauvaises conditions météo qui n'ont pas permis aux océanographes de mettre à l'eau leurs instruments, nous avons débarqué un jour plus tôt que prévu. A mon réveil, le 19, les côtes de Kerguelen apparaissaient déjà en vue. Un petit-déj' exprès plus tard et nous étions tous sur la passerelle pour prendre des photos. Une fois les bagages descendus, j'ai commencé à mesurer pleinement que l'aventure allait vraiment commencer, en regardant s'approcher notre nouvelle maison. Le chaland, l'Aventure II, est arrivé et les bagages ont été chargés, puis c'était à notre tour. 5 minutes plus tard, nous mettions le pied à terre, accueillis par les habitants de la base. Nous rejoignions en effet 51 autres personnes, scientifiques et personnels techniques. Nos prédecesseurs ornitho devant partir en manip' tout de suite après notre arrivée, ce sont les écobiottes qui nous ont fait un peu visiter (Françoise et Marine qui bossent pour un programme d'écologie-biologie sur les plantes et insectes du coin, d'où leur nom). Un peu de neige est tombé pour nous accueillir également, histoire de nous rappeler où nous sommes arrivés! Nous avons été mettre nos bagages dans nos chambres (individuelles – c'est le grand luxe, avec salle de bain individuelle également – je mettrai des photos plus tard), avant d'aller faire un tour pour voir les bâtiments principaux de la base – le resto, les résidences, l'hôpital, la bibliothèque, les labos, le ciné, la salle de sport... et Totoche, le bar, lieu central de la vie à Kerguelen! L'après-midi est vite passée et il y a eu un pot d'accueil le soir où nous, le disker (représentant du préfet sur place), et le personnel de la base nous sommes présentés. Après le repas, nous avons fait une soirée vraiment sympa au bar histoire de faire connaissance avec tout le monde. Un très bon accueil qui nous a fait chaud au coeur, et que l'on oubliera pas!

The 19th of October was a big day for us! Due to bad weather conditions that prevented the oceanographers on board from deploying their devices, we arrived in Kerguelen one day earlier than expected. When I woke up on the 19th, the coasts of the Kerguelen Archipelago were already in sight. After a quick breakfast, we all went to the bridge to take photos. Once we put our luggage on the deck, I fully realized that the adventure was really starting when I look at our new home getting closer and closer. Kerguelen's barge, the Adventure II, arrived; they unloaded our bags and then it was our turn to jump on the boat. 5 minutes later, we set foot on the island, welcomed by the inhabitants of the base. 51 other people -scientists, guys from the army and other technicians – already lived there. Our predecessors bird nerds had to go to the field right away, so two girls, Françoise and Marine, from another biology research programme showed us around. A little bit of snow started falling from the sky, just to remind us where we were now! We got our luggages back and stored them in our new rooms (single rooms – it's luxury! The bathroom is individual too, they used to be shared but not anymore – I'll post photos later) before going for a tour to see the main building of the base – the restaurant, the halls, the hospital, the library, the labs, the movie theater, the sport center ... and Totoche, the bar, central place of the life in Kerguelen Island! The afternoun went by really fast and there was a welcome speech and a time to introduce ourselves before dinner. After dinner, we had a nice party at the bar to start meeting everybody. We felt home and welcomed and we won't forget this evening!